lundi 11 juin 2007

Enseignement de Maitre Dôgen

Enseignements du maître zen Dôgen
Shôbôgenzô Zuimonki

Traduit du japonais et commenté par le maître-zen Kengan D. Robert


Deuxième cahier - 01
II-01 Un jour maître Dōgen a expliqué:
Dans l'histoire d'un maître zen relatée dans la « Suite des biographies des grands moines », on trouve l'exemple d'un moine de sa communauté qui vénérait une statuette en or et des reliques du Bouddha. Il ne cessait de leur faire brûler de l'encens, de se prosterner devant elles et de leur faire offrande, même dans la salle d'étude de la communauté. Un jour le maître lui dit: « La statuette et les reliques du Bouddha, que tu vénères, finiront par t'être néfastes. » Le moine objecta. Le maître lui dit: « Ce sont des artifices du démon Papiyas - le perturbateur de la pratique. Jette ça tout de suite! » Quand le moine s'en alla pris d'un accès de colère, le maître lui cria dans le dos: «Ouvre donc ta boîte et regarde ce qu'il y a dedans! » Le moine toujours en colère ouvrit sa boîte et il y vit, en effet, un serpent venimeux lové.
A ce sujet, je pense que même s'il faut faire des offrandes aux statues et aux reliques du Bouddha qui seraient les restes du « Tel-quel Advenu », c'est bien sûr une vue erronée de penser pouvoir appréhender l'Éveil par leur seule vénération. Ce serait en faire le siège du serpent venimeux, le démon Papiyas - le perturbateur de la pratique. Quand on a vu les mérites qui existent sans contredit dans les sermons du Bouddha, le bonheur que ces derniers procurent aux humains et aux êtres célestes équivaut à avoir rencontré le Bouddha vivant lui-même. Il est vrai que faire offrande aux Trois Joyaux dans tous les mondes et s'amender de ses fautes procurent du mérite, neutralisent les fruits des mauvais actes et donnent en rétribution la jouissance d'une vie humaine ou céleste. Toutefois c'est une vue erronée de s'attacher à l'idée d'avoir appréhendé l'Éveil grâce à cela.
Pour les disciples du Bouddha qui ont l'intention d'arriver directement au rang de bouddha en suivant son enseignement, il leur suffit de faire tous leurs efforts pour pratiquer l'Éveil en se conformant à ce qu'il a enseigné. La véritable pratique pour suivre cet enseignement, est essentiellement le recueillement « pur et nu » simplement assis qui est le point important de notre monastère. Réfléchissez-y.

mardi 5 juin 2007

“Qui triomphe de lui-même possède la force.”
(Lao-Tseu)